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Aytekin Karaçoban

LANGUE


Planète cachée dans la coquille de la bouche qui emprunte

son goût aux flammes des mots et le sens s’accroit lorsque

la parole se nourrit de ses semblables. Tu entraînes des

écumes phosphorescentes aux rivages des souvenirs quand

tu traverses le squelette de la mémoire. Ce qui reste en

arrière est le vacarme parfois. Notre confiance en ta force

dissimulée et mystérieuse flotte avec la joie d’un bateau

sur l’eau. Nous savons, tu ne peux pas le cacher, nous le

savons, ta fenêtre est ouverte au mensonge aussi. Nous te

portons avec ton visage multiple comme un couteau qui

fait marcher les poètes sur son tranchant.

Le rêve s’élève en toi avec de petits sursauts vers les

vastes hauteurs. Là, le temps est un sablier au visage d’été

; l’instant est la cascade qui se verse dans sa gorge étroite.

Là, le sens s’arrête devant le miroir du passé, remet un peu

d’ordre à ses habits et s’en va vers son avenir en nous avec

sa dernière image.

Tous les noms te vont bien : sortie de secours que nous

cherchons chez l’homme lorsque la fumée étouffante du

mensonge se multiplie toujours davantage ; oasis dans le

désert de l’ennui ; malle aux trésors où vivent des serpents

venimeux ; gardien vigilant de la joaillerie ; agitée par le

vent, crinière du cheval mélodieux ; ciel doux qui affûte

les scies de foudres ; charrue de la lune qui sillonne les

champs de la poésie ; algues flottant sur des vagues de

paroles... Tous te vont bien.

L’homme n’a cessé de pétrir ta terre, nous n’avons pas

fini. Le séisme n’est pas terminé, les tremblements

continueront. Qui peut serrer plus fort que la colère pour

écraser entre deux pierres le coeur ne sachant à qui et à

quel rythme tenir ? Qui, à part toi ?


Traduction: Par l'auteur lui-même


&


DİL


Ağız kabuğunda saklı, sözcüklerin ateşinden tadını alan

gezegen, söz hemcinsiyle beslenirken anlam kendini

tüketerek çoğaltıyor nüfusunu sende. Belleğin iskeletinden

geçip giderken yakamozlu köpükleri sürüklüyorsun

anıların kıyısına. Bazen geride kalan kuru gürültü. Yolcu

gemisi sevinciyle dalgalanıyor gizli ve gizemli gücüne

güvencimiz. Biliyoruz, gizleyemezsin, biliyoruz, yalana da

açık penceren. Seni o çok yüzünle, şairleri keskin ağzında

yürüten bıçak olarak taşıyoruz.

Sende küçük sıçramalarla çıkıyor engin yüksekliklere düş.

Orada yazın yüzünü almış bir kum saatidir zaman; an,

onun dar boğazından akan sıcak çavlan. Orada anlam

geçmişin aynası önünde durur, üstünü başını düzeltir, son

görüntüsünü giyinip gider bizdeki geleceğine.

Adın ne konsa yakışıyor sana: yalanın boğucu dumanı

gittikçe artarken insanda aradığımız güvenlik çıkışı, sıkıntı

çölündeki vaha, içinde ağulu yılanların yaşadığı hazine

sandığı, mücevherlerin uyanık bekçisi, ezgili atın rüzgarda

savrulan yelesi, şimşek testerelerini bileyleyen yumuşak

gökyüzü, şiir tarlasını süren ay pulluğu, söz dalgalarıyla

salınan denizyosunu... Hepsi yakışıyor sana!

Toprağını yoğurmayı bitirmedi insan, bitirmedik.

Depremin bitmedi, sarsıntılar sürecek. Kime ve neye

tempo tutacağını bilmeyen yüreği iki taş arasında ezme

öfkesinden daha sıkı saracak kim var senden başka?

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